L'application du nouvel indice de l'ONU, le Bonheur National Brut (BNB) en France: Pourquoi et comment l'envisager La revue
.Le « Bonheur National Brut » :
À la première écoute, nous croyons à un gag, un délire, un brainstorming journalistique. Nous avons besoin de l’entendre une seconde fois pour être sûr d’avoir bien compris. Et puis tout compte fait, cela nous paraît bien peu sérieux. Et bien quoi ? Nous ne pouvons mesurer le bonheur, et « le mettre en chiffre est une sottise » ! Après tout, comme l’a si bien exprimé Michel Onfray, « il y a autre chose à faire dans la vie que de forcer le réel à entrer dans des boîtes d’allumettes »… Mais il ne faut pas se tromper de but.
Il ne s’agit pas de mettre le bonheur en chiffre, mais d’en faire une orientation, une finalité politique, économique et sociale. Car ce qu’il y a de bien réel à en juger les faits de notre époque, est une crise mondiale néfaste qu’il serait erronée de considérer comme exclusivement financière. C’est une crise qui a de graves répercussions énergétiques, écologiques, sociales, climatiques, alimentaires.
Aujourd’hui est le moment de créer une ouverture politique et économique au service de l’intérêt général qui ait pour but la recherche du bien-être ; non, du bonheur, aussi bien individuel que collectif. Remettre sérieusement en question et infléchir les politiques responsables des inégalités et des déséquilibres, considérer différemment l’économie défaillante du profit pour une nouvelle économie plus stable et plus solidaire : Voilà ce qui devrait inspirer les dirigeants pour la génération post-crise.
Le Bonheur National Brut n’est pas un slogan politique. Il symbolise les prémisses d'une rupture avec la civilisation du consommable et de la production de masse. Le concept de bonheur est évidemment trop subjectif pour en faire des pourcentages. Mais nous savons que le PIB n’est plus adapté au vent qui tourne, que le BNB prend en compte ce que le PIB ignore (comme les externalités). Le Bhoutan a été le premier pays à avoir eu à la fois l’idée, et le courage pour le mettre en place dans ses rouages politiques et socio-économiques. C’était en 1972. Et le bilan de l’instauration du BNB qu’affiche trente ans après ce royaume d’Asie est remarquable. À tel point, que de nombreuses tables rondes et conférences ont déjà été établies au sein des Nations Unies depuis 2005, à tel point que les États-Unis, la Belgique et le Japon sont en passe de l’instaurer à leur tour. Le 19 Mars 2013, L’Onu a officiellement déclaré le 20 Mars comme journée internationale du bonheur.
Le BNB n’est pas une utopie, c’est la pierre à l’édifice d’un autre monde possible. Le bonheur, « sondé et mesuré », se retrouve alors au cœur du débat politique.
Le bonheur est un concept abstrait, les techniques de mesure et d’inflexion politique sont floues et ont besoin d’être éclaircies et délayées dans le cadre de cette étude. Quel bonheur ? Le BNB est-il reconnu à un moment opportun de l’actualité économique nationale et internationale ? Comment procéder à l’application du BNB en France et avec quels moyens ? Cette étude a pour tâche d’y répondre, avec tous les obstacles qu’un tel projet doit franchir.
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